Pourquoi avoir donné ce titre au congrès d’Ho Chi Minh Ville du 26, 27, 28 octobre 2014 ?
Beaucoup de lecteurs y verront une coquille voire une inversion des mots : mais non, il s’agit bien du bon sens.
En effet d’une façon générale, les confrères voient dans notre discipline une forme de compagnonnage. Ce n’est pas inexact car nous nous sommes tous inspirés de maîtres comme nos ainés et nos cadets s’inspirent de certains d’entre nous. Mais c’est insuffisant.
Revenons à l’outil : il ne se définit que par référence à l'ustensile, à l'instrument, à la machine, comme s'il n'avait pas de sens propre. En fait l'outil pourrait se définir par sa finalité : « servir un but ». Lequel ?
C'est que l'outil, quel qu’il soit, est d'abord et avant tout le prolongement de notre main. L'outil, littéralement « objet d'ouvrage », est directement corrélé au travail manuel et anobli par la main, dont l'agent est ainsi « l'Homme de L'Art ».
L'outil est ainsi notre main, l'instrument des instruments. La question qui se pose alors est la suivante qu’est-ce que la main ?
La main est le premier outil qui nous soit donné. C’est elle qui donne forme, qui choisit l’outil, le matériau ou la colle pour atteindre le beau.
Mais pour cela, on doit se rendre compte que la main est dirigée : elle l’est par notre pensée.
Au final, l’outil de restaurateur, animé par notre main, permet de dépasser notre propre condition pour tenter de rejoindre le modèle ou l’exemple ou encore le maître et permettra à ceux qui nous observent de nous rejoindre. En ce sens notre discipline garde un côté de compagnonnage.
Mais croire qu’il suffit d’observer ses maitres pour acquérir le savoir faire serait une erreur. Il est nécessaire d’acquérir aussi les connaissances fondamentales et ce sont celles-ci qui nous permettent d’observer avec profit nos modèles, de comprendre chacun de leurs gestes et de les reproduire.
C’est dans cet esprit que le congrès se déroulera. Chacun des conférenciers apportera avec précision les éléments qui ont guidé la sélection de l’outil et son geste. En fait toute la réflexion et les connaissances qui lui ont permis de faire le choix.
Le congrès d’Ho Chi Minh Ville du 26, 27, 28 octobre 2014 se veut être celui de la précision et de la pertinence des connaissances et nous souhaitons avec le comité scientifique et l’ensemble des conférenciers que les congressistes soient heureux de repartir avec celles-ci.
Dr Gérard Aboudharam